vendredi 22 juillet 2022

Mon troisième accouchement

C’est la première fois que je prends le temps d’écrire mon accouchement mais il était si incroyable que je pense que ça en vaut la peine. 

C’est mon troisième accouchement. Le premier s’est déroulé en 6h très court, très intense, arrivée à l’hôpital on m’a dit que j’étais dilatée à 10 et que je devais pousser. Une poussée de 35 min ou j’ai tout poussé faux (je poussais avec mon haut du corps, dans la tête, le cou et avec les abdos, je bloquais ma respiration « comme dans les films »). Mais finalement une petite fille est née en pleine forme. 

Mon deuxième accouchent en 4 heures, court et j’ai bcp crié pendant la poussée de 15 min mais je poussais « juste » vers le bas et avec un souffle plutôt que de bloquer la respiration. La tête est restée “coincée” ce qui m’a fait bien mal. 

Une deuxième petite fille est finalement arrivée en pleine forme elle aussi. 

Donc en attendant ce troisième accouchement, j’appréhendais quelque peu la douleur. Vu la rapidité de mes deux précédents accouchements, on m’avait bien dit de ne pas tarder à aller à la maternité. 

Vers 1h45 du matin j’ai commencé à sentir une mini et légère douleur de règle. J’ai donc pris mon natel pour noter le temps des contractions. C’était tellement léger que je ne savais pas si le travail avait réellement commencé. J’ai noté 4 contractions à 15 min d’intervalle. Donc après 1h mon mari qui s’était réveillé m’a demandé si on devait partir. J’ai continué à noter la prochaine contraction et je lui ai dit de s’habiller. Je n’étais toujours pas sûre de si c’était bien cela... je me suis levée, fini ma valise, préparé les 10h de ma première fille qui allait à l’école quelques heures plus tard. Préparé le message pour la sœur de mon mari avec les indications pour le lever des filles. A 3h on décide de partir. 

Je continue à noter les contractions. Elles sont toujours aussi petites et faibles mais régulières. Elles sont là quoi !

On parque et en allant aux urgences je dois m’arrêter sur le parking pour laisser passer la contraction. Le sécu qui nous accueille à l’air de nous prendre pour des fous car on était loin d’être dans l’état des gens qui arrivent dans les hôpitaux. 

On se déplace vers la mat et je dois encore m’arrêter sur le chemin. Je marche lentement. Je suis encore en hésitation de savoir si c’est bien cela. 

On nous fait patienter 15 min sur le banc devant et je continue à noter les contractions qui se rapprochent. Chaque 6-7 min là. 

On nous reçoit. C’est Ève-Marie qui va s’occuper de nous. Salle de pré-travail. Et monito pour contrôler les contractions. Une contraction monte à 118 cela fait rire mon mari. 

Je souffle bien à chaque contraction qui sont à peine plus douloureuses. On m’examine et je suis à 4 cm. Il est 4h15. 

Vers 4h30 on nous déplace en salle de travail. « Un fond de grenier » selon mon mari. Les contractions sont plus douloureuses mais à chaque fois je prends et serre la main de mon mari et je souffle bien tout le long et jusqu’au bout de la contraction et toujours vers le bas. La sage-femme est quasi inexistante, elle nous laisse à deux. 

Le travail se fait tellement dans le calme et la sérénité que je ne peux toujours pas croire que je vais accoucher. Chaque contraction devient plus forte et plus longue. Je commence à presque dormir pendant les intervalles. La sage-femme nous fait encore l’anamnèse mais ça commence à s’intensifier. Je commence à exprimer un peu un petit râle durant le souffle ce qui démontre que je commence à souffrir un peu plus. Il est 5h45. La sage-femme me dit qu’elle va me contrôler à 6h mais 1 min plus tard, la poche des eaux se perce en deux fois et tranquillement. Je dis « ah la poche des eaux se perce » et là je sais selon mon expérience que ça va être le moment. Je commence à pousser même si Ève-Marie ‘ examine et me dit qu’il manque un demi cm. Je pousse quand même. Je n’entends rien de ce que me dit la sage-femme car je serre fort mon mari contre moi et je dirige toute mon attention vers le souffle et le cri désormais vers le bas. J’entends mon mari au téléphone : « il faut venir en salle 4.” C’est lui qui a dû appeler de l’aide. 

A ce moment-là, je me reconcentre et je pense fort à mon bébé qui vit la même chose que moi et qu’il faut encourager. (La plus belle chose qu’on m’ait dite c’est : ton bébé vit aussi cet accouchement et c’est aussi dur pour lui alors quand tu n’en peux plus pense à lui) ce que je fais à ce moment-là. 

Je sens la tête commencer à passer (inutile de préciser que je ne suis pas sous péri) je crie assez fort mais continue à bien souffler vers le bas durant les trois contractions et les 5 min de poussée jusqu’à ce que finalement un petit garçon vienne rejoindre nos bras. Une surprise totale du sexe car nous étions sûrs que c’était une fille qui allait sortir. “ c’est un petit mec” m’a dit mon mari on le voyant arriver. 

Il avait le cordon le plus long du monde. “Bébé du bonheur" ont dit les sages femmes. Qui a pu jouer avec tout le long de la grossesse.”

On a été très impressionné par la taille de ses testicules. En arrivant sur nous il nous baptise de son urine. Un vrai petit mec. 

Il vient sur moi et tète quasi instantanément. Quel amour. 

Quand on pense que c’est fini il reste la fameuse délivrance. Les sages-femmes m’appuient un peu sur le ventre pour faire sortir le placenta qui sort sans ses membranes. Je ne sais toujours pas ce que c’est mais elles ont fini par sortir... ça fait bien mal. 

Et surtout les tranchées. Fameuses contractions d’après accouchement. On me dit que je n’ai pas perdu une goutte de sang de tout l’accouchement. Et on m’indique qu’aucune déchirure n’a eu lieu. Ouf! Bon c’est un troisième mais tout de même bien contente que tout se soit bien déroulé. 

Il me reste à décrire que durant les 48 heures de tranchées. J’ai utilisé la respiration ujjayi. La respiration de la gorge et le bruit de la mer. Ça m’a bien aidé je dois dire. 

Merci à Stéphanie pour tous les conseils merci pour ce magnifique accouchement qui s’est déroulé tellement dans le calme et la sérénité. Juste sublime de pouvoir vivre ça pour un dernier accouchement. 

Merci Brice, merci la vie et merci Charlie. 

Alicia


mercredi 27 octobre 2021

Voici un article intéressant sur les différents modes de poussée. Malgré le fait que la conclusion semble ne pas faire de grandes différences entre les différentes méthodes, l'expérience des femmes qui ont accouché semble plutôt en faveur de la poussée en expiration.

MODE DE POUSSÉE À L’ACCOUCHEMENT ET CONSÉQUENCES PELVI-PÉRINÉALES. REVUE DE LA LITTÉRATURE

Auteurs : N. Ratier, E. Balenbois, V. Letouzey, P. Marès, R. de Tayrac 
Référence : Prog Urol, 2015, 4, 25, 180-187

Introduction

L’objectif principal de cette revue était d’évaluer les conséquences pelvi-périnéales de la poussée en Valsalva et de la poussée en expiration au moment de l’accouchement.

Méthodes

La recherche bibliographique a été réalisée sur une période allant de 1984 à 2014 sur les bases de données PubMed, Cochrane Library et EM-Premium. Parmi les 29 articles analysés, seuls neuf études randomisées (dont trois regroupées dans une méta-analyse) opposant la poussée en Valsalva à la poussée en expiration ont été sélectionnées. Une dixième étude, analyse secondaire d’un essai randomisé comparant différentes techniques de protection périnéale (compresses chaudes, massage et protection manuelle), a également été analysée.

Résultats

Deux essais ont montré que la poussée en expiration réduisait significativement le risque de déchirures périnéales, mais l’hétérogénéité des essais et la discordance de certains résultats ne permettent pas de conclusion définitive. Les résultats sur la modification de la durée de la deuxième phase du travail sont discordants. Le mode de poussée ne semble pas modifier les taux d’épisiotomie, d’extractions instrumentales et de césariennes. La satisfaction maternelle semble supérieure lors de la pratique de la poussée en expiration. Il ne semble pas y avoir d’effet délétère de la poussée en expiration sur le bien-être fœtal et une étude retrouvait même une amélioration significative des paramètres de surveillance fœtale pendant la phase d’expulsion.

Conclusion

En l’état actuel des connaissances, les deux techniques d’effort de poussée lors de la phase expulsive de l’accouchement semblent comparables en termes de durée, de risque de déchirure périnéale et d’état néonatal à la naissance.


mercredi 4 janvier 2017

Naissance d'Amaury en maison de naissance


Naissance de notre troisième enfant à la maison de naissance Gaïa
Les contractions commencent de manière régulière la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 pendant 3 heures. Toute la journée du jeudi j’ai des contractions qui changent de celles de la fin de grossesse, un peu douloureuses, mais sans plus. Le jeudi soir, vers 20h j’appelle mes parents pour qu’ils viennent chez nous au cas où le bébé naîtrait cette nuit. Du coup, c’est une nuit tranquille sans contractions. Puis les contractions recommencent la nuit du vendredi 7 au samedi 8 octobre entre 4 et 6 heures du matin. Et puis plus rien, encore une fois. J’appelle la sage-femme, qui me propose un contrôle pour savoir où en est le col. Le contrôle indique qu’il est un peu ouvert, mais elle pronostique que la naissance ne sera pas pour les prochaines 48 heures. Mes parents repartent le dimanche soir, mais leur aide était la bienvenue durant ce week-end.
A nouveau, les contractions reprennent quelques heures durant la nuit du lundi au mardi. Le mardi matin, j’ai quelques pertes de sang. Je rappelle la sage-femme qui m’indique que c’est le col qui travaille, tout est normal. Elle me dit aussi de rappeler la prochaine fois que les contractions seront régulières, car le travail semble gentiment se mettre en route. Cette fois, ce sont les beaux-parents qui viennent le mardi soir, parce que je sens que la naissance se rapproche, ce n’est pas possible autrement. Vers 1h30 du matin, les contractions sont de nouveau régulières depuis environ 1 heure. Je suis fatiguée de ces dernières nuits passées à regarder l’horloge pour vérifier la fréquence des contractions. J’appelle la sage-femme, vu la régularité des contractions. Elles sont un peu douloureuses, comme une douleur abdominale pendant les règles, mais sans plus. Nous nous donnons rendez-vous à la maison de naissance à 2h30 pour faire un nouveau contrôle.
Comme les beaux-parents sont là, nous pouvons partir tranquilles, les enfants auront quelqu’un pour les garder le lendemain matin au cas où.
Arrivés à la maison de naissance, le contrôle révèle que le col est ouvert à presque 2 doigts, mais il n’est pas encore effacé. Voyant ma fatigue, la sage-femme me propose de calmer les contractions avec un bain et du bryophyllum, ainsi que du magnésium. L’idée est de pouvoir me reposer et de voir pour aider au déclenchement du travail après quelques heures de sommeil. Elle nous laisse ensuite dormir et part dormir chez une amie qui habite à 4 minutes de là. Mon mari dort un peu pendant que je prends un bain pendant 45 minutes. Sortie du bain, je m’assoupis un peu, puis les contractions deviennent un peu plus intenses. Le jeu ne s’est pas calmé. Entre les contractions je me repose. Je finis par appeler la sage-femme, puisque les contractions s’intensifient. A son arrivée, un peu avant 4 heures, la situation n’a pas beaucoup changé. Elle me pose un veine-flow pour pouvoir m’injecter la dose d’antibiotique que je dois recevoir en raison du résultat positif au streptocoque B (deux injections nécessaires à 4 heures d’intervalle juste avant l’accouchement). Elle me masse alors le sacrum avec des huiles essentielles (girofle et palmarosa), puis décide pendant le contrôle de me décoller les membranes pour que le travail commence vraiment à se déclencher. Elle craint que je ne m’épuise sinon. Le décollement de la membrane est loin d’être agréable, mais c’est rapide. Assez vite, les contractions s’intensifient. Ca y est, nous y sommes ! Mon mari continue de dormir à côté sur un matelas posé au sol et la sage-femme aussi. J’attends que les contractions soient suffisamment douloureuses pour demander la présence de mon mari, pour qu’il appose ses mains sur mon sacrum. Ça fait du bien. Vers 6h30, le « vrai » travail semble s’être enfin mis en route. Les contractions deviennent douloureuses, de plus en plus. A chaque fois, je respire de manière profonde et complète. Cela m’aide à passer la vague de la contraction. Et puis j’ai toujours un bon moment de répit entre chaque contraction, cela m’aide à tenir pour la suivante. Ma respiration devient de plus en plus bruyante et les contractions douloureuses. Vers 7h30, la sage-femme me propose de prendre un bain pour accélérer le travail. Il lui semble que la naissance est imminente, elle a même peur de ne pas avoir le temps de m’injecter la seconde dose d’antibiotiques vers 8 heures. L’accouchement approche, cela me motive, car la douleur est encore bien supportable. J’accepte pour le bain, sans plus de conviction, mais si cela peut aider le col à lâcher complètement, cela en vaut la peine. La deuxième sage-femme, qui aide pour la naissance est appelée maintenant.
Après une petite période dans le bain, les contractions deviennent très intenses, heureusement, les pauses sont sans douleur et elles sont encore assez longues. A 8 heures, on m’injecte la deuxième dose d’antibiotiques, finalement on aura eu tout le temps de le faire. Ma respiration se transforme en râle à chaque contraction. La sage-femme me propose d’expirer en soufflant plutôt qu’en râlant, mais cela devient difficile. Entre deux contractions, elle décide de voir où en est le travail. A son étonnement (elle ne le montre pas trop sur le moment), elle me dit que la dilatation n’en n’est qu’à 5 environ (et encore, en exagérant un peu pour ne pas me décourager). Elle me dit de rentrer dans l’accouchement, de tout lâcher, de laisser le bébé venir. Elle propose aussi de percer la poche des eaux à la prochaine contraction, car je risque de m’épuiser sinon. A la prochaine contraction, elle perce la poche, ce n’est pas agréable, mais bon. Il me semble que la douleur s’intensifie encore. Elle me dit que ce sont les douleurs de l’accouchement, cela ne va plus s’intensifier maintenant…
La douleur devient vraiment prenante, les râles se transforment gentiment en gros râles gutturaux. Depuis que je suis dans le bain, mon mari me soutient en me tenant la main gauche, c’est vital pour moi de sentir sa présence. Par contre, je ne souhaite pas entendre de mots d’encouragement. Je sais que la naissance va passer par un moment critique. Cela doit être et on ne peut rien encourager dans ce processus. Il faut juste s’ouvrir, devenir ce passage pour le bébé. A chaque contraction, je demande maintenant aussi de tenir la main de la sage-femme, pour les dernières, les difficiles. A un moment donné, elle me dit que ça y est, je rentre enfin dans l’accouchement, je suis moins alerte à ce qui se passe autour, je vois moins bien. J’entends la sage-femme dire que le bébé est maintenant passé par les épines sacrales, le rythme cardiaque du bébé s’est affaiblit à un moment donné, puis il reprend normalement, c’est ce que je comprends. Ce qui me rassure, c’est qu’à aucun moment donné je n’ai peur pour le bébé. Il me semble entendre ses battements constants. Puis la sage-femme me propose de sortir du bain pour l’expulsion, après la prochaine contraction ce sera bon, il faudra sortir. Je suis d’accord de sortir, je n’avais plus très envie de rester dans le bain, mais je crains la douleur. Tant pis, quand il faut y aller… Je sors du bain avec l’aide de la sage-femme et de mon mari.
Je m’installe à quatre pattes avec les bras posés sur une chaise maya. La sage-femme me propose plutôt un ballon pour poser les bras, c’est plus agréable. Je pose les bras dessus et mon mari me recouvre de ses bras depuis le côté opposé, c’est rassurant et cela m’enveloppe. Ça fait du bien. La douleur devient maintenant différente, je sens que je dois pousser, enfin. La poussée me paraît difficile, je demande qu’on m’aide à un moment donné, mais je sais bien que la seule solution est de continuer. Alors à chaque contraction je pousse tout mon possible, je sens le bébé qui sort, puis revient un peu en arrière. Non ! Je ne veux pas un retour en arrière, l’effort est trop difficile. Alors je pousse tout mon possible et enfin, la tête passe, puis ensuite les épaules et le reste du corps glisse au-dehors. Au total, 4-5 poussées, ce n’est pas trop encore. Le bébé pleure gentiment dès son arrivée, pas de cris, mais juste un signal pour dire « je suis là, tout va bien ». On m’aide à me retourner et je m’installe, soutenue par mon mari, puis la sage-femme me pose le bébé sur le ventre. Je ne vois pas bien son visage, mais quel bonheur, il est là. Puis on voit que c’est un garçon, bienvenue ! Encore une contraction pour sortir le placenta qui ne se fait pas prier. Et c’est la délivrance. Tout va bien, il est complètement sorti (dans une position apparemment inhabituelle). Je vais ensuite m’étendre sur le lit et le petit commence à téter, ce qu’il fera pendant environ 1h30 à 2 heures, très bien déjà. C’est magnifique.
Par la suite, la sage-femme me dit encore que le petit avait un cordon lâche autour du cou, raison pour laquelle je n’ai pas pu accoucher dans l’eau, mais finalement c’était parfait comme ça. Il est né à 10h21 ce mercredi 12 octobre 2016. Quel bonheur ! Notre pédiatre vient le voir vers 14h. Tout va bien, c’est parfait. Mon mari repart en même temps qu’elle pour aller chercher nos deux autres enfants à la maison. Après un long moment pendant lequel je profite de découvrir et de sentir mon petit garçon près de moi, les enfants arrivent et découvrent avec pudeur et timidité ce lieu de naissance et leur petit frère. Ils sont très heureux de me voir aussi. Puis nous repartons tous ensemble à la maison. La sage-femme viendra encore ce soir voir si tout va bien. Je descends les escaliers et lorsque je vois la porte de sortie, l’émotion me vient. Nous sommes cinq maintenant.


mercredi 2 décembre 2015

dimanche 5 janvier 2014

Un troisième et dernier accouchement de rêve

Confiante, je savais que je dépasserais le terme médicalement prévu, je m'étais donc fixé une date aléatoire qui faisait rire tout le monde, une semaine plus tard. J'ai moins fait la maligne lorsque ce jour est passé sans aucun signe de proche libération. J'ai essayé l'acupuncture, la relaxation, les câlins, rien n'a marché, il ne me restait qu'une alternative: La potion magique… C'est un cocktail à base d'huile de ricin qui fonctionne immédiatement, dans les 24h ou pas du tout, les effets sont très divers selon les personnes. J'ai commencé à siroter ce breuvage une fois les enfants au lit puis à 23h, le ventre toujours bien tendu mais sans autres symptômes, nous avons été nous coucher. Je me réveille à 00h45 avec une très forte tension dans le ventre. C'est parti ! Mais violent !!! Je me sens mal, nauséeuse, je vomis, je chiasse, je blêmis, je tremble, j'ai froid et les douleurs sont insupportables. La sage-femme arrive et nous partons immédiatement pour la maison de naissance Aquila. Cependant, dans le tunnel qui mène de Savièse à l'autoroute j'ai une contraction terrible avec une envie de pousser (une première pour moi) ! Je suis à 10/10 sur l'échelle de la douleur. Là, je me dis que je n'arriverais pas à Aigle, qu'il faudrait envisager la maison de naissance de Sion. Et au moment où nous entrons sur l'autoroute, je perd les eaux (encore une première, chouette !) avec une forte envie de pousser. On appelle la sage-femme qui se trouve dans la voiture devant, il est 1h48. Nous prenons la prochaine sortie et nous la suivons sur un parking de station essence aux alentours. À peine la sage-femme a-t-elle installé les linges sur la banquette arrière que je dois pousser et Jayme sort tel un bolide ou superman pour le Papa aux premières loges... ! Il est 1h58.  Nous retournons donc à la maison pour la suite. Mon mari coupe le cordon avec une lame de bistouri puis j'allaite tranquillement ce petit bonhomme de 3kg pour 50cm. Pas besoin de suture, à peine une égratignure… Je pensais pas qu'on pouvait accoucher aussi vite que dans les films ! J'étais tellement sûr que ça se passerait comme mes deux accouchements précédents : perte des eaux au compte-gouttes depuis la nuit précédente, le temps de me préparer pour arriver à la maternité vers midi et l'après-midi pour amorcer les contractions qui deviennent graduellement insupportables dans la soirée, voire la nuit. Surtout, je répétais que je n'avais pas d'historique familial d'accouchement rapide donc ce scénario était tout simplement impossible pour moi, question de physiologie ! Je crois que j'avais surtout très peur d'affronter des heures de contractions. Ma mémoire avait effacé cette douleur pour me permettre une nouvelle grossesse cependant malgré les cours d'hypno-prénatal, j'avais les boules !!! Donc je suis hyper heureuse que ce se soit passé ainsi, si vite, presque sans douleurs et quasi à la maison ! Comme quoi rien n'est prévisible en matière d'accouchement il faut s'attendre à toute éventualité, ne rien se fixer surtout et vivre l'instant présent au mieux de nos capacités.


Laurie

vendredi 6 septembre 2013

Le témoignage de Fabrizia, maman de Mathilde

Mon accouchement fut magique. J'ai trouvé qu'accoucher était une expérience tellement belle et un moment intense où on partage à deux une épreuve .. de vie.
Bon, je dois avouer que plusieurs facteurs chance étaient de notre côté: une super sage-femme avec qui j'avais fait les cours de préparation à la naissance, qui me connaissait et qui savait globalement ce que je désirais pour mon accouchement: le plus naturellement possible...
Une amie m'avait parlé des cours de yoga pour femmes enceintes et voilà pourquoi j'allais le mardi à mes cours de yoga.... Bon, c'est vrai que parfois il fallait un peu se pousser pour y aller alors que j'aurais plutôt pris l'option: rentrer à la maison et me reposer. Mais durant l'accouchement, j'étais très heureuse de savoir comment respirer... ce qui soulage tellement dans la douleur! J'ai également pu soulager mon bassin en me mettant à quatre pattes et en me balançant... Et me rappeler les différentes phrases que j'entendais au cours de yoga comme:
 chaque contraction est un pas de plus vers la naissance....
Mon mari a été un allié de la plus grande importance. Lui qui ne voulait participer à aucun cours de préparation à la naissance, haptonomie ou autre excepté celui proposé par la prof de yoga! Merci...Un cours de préparation court qui lui a permis d'apprendre les bases pour soulager et aider et c'est ce qu'il a fait à merveille. Les massages durant la grossesse ont été très appréciés et ensuite durant l'accouchement, les massages dans le bas du dos aux huiles essentielles pour la préparation du travail et durant les contractions ont été .. soulageants!
Et le moment le plus beau... quand la sage-femme a posé Mathilde sur ma poitrine. On s'est regardé avec son papa et on était tellement fier et heureux.