Naissance d'Amaury en maison de naissance
Naissance de notre troisième
enfant à la maison de naissance Gaïa
Les contractions commencent de
manière régulière la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 pendant 3 heures. Toute la
journée du jeudi j’ai des contractions qui changent de celles de la fin de
grossesse, un peu douloureuses, mais sans plus. Le jeudi soir, vers 20h j’appelle
mes parents pour qu’ils viennent chez nous au cas où le bébé naîtrait cette
nuit. Du coup, c’est une nuit tranquille sans contractions. Puis les
contractions recommencent la nuit du vendredi 7 au samedi 8 octobre entre 4 et
6 heures du matin. Et puis plus rien, encore une fois. J’appelle la sage-femme,
qui me propose un contrôle pour savoir où en est le col. Le contrôle indique
qu’il est un peu ouvert, mais elle pronostique que la naissance ne sera pas
pour les prochaines 48 heures. Mes parents repartent le dimanche soir, mais
leur aide était la bienvenue durant ce week-end.
A nouveau, les contractions
reprennent quelques heures durant la nuit du lundi au mardi. Le mardi matin,
j’ai quelques pertes de sang. Je rappelle la sage-femme qui m’indique que c’est
le col qui travaille, tout est normal. Elle me dit aussi de rappeler la
prochaine fois que les contractions seront régulières, car le travail semble
gentiment se mettre en route. Cette fois, ce sont les beaux-parents qui
viennent le mardi soir, parce que je sens que la naissance se rapproche, ce
n’est pas possible autrement. Vers 1h30 du matin, les contractions sont de
nouveau régulières depuis environ 1 heure. Je suis fatiguée de ces dernières
nuits passées à regarder l’horloge pour vérifier la fréquence des contractions.
J’appelle la sage-femme, vu la régularité des contractions. Elles sont un peu
douloureuses, comme une douleur abdominale pendant les règles, mais sans plus.
Nous nous donnons rendez-vous à la maison de naissance à 2h30 pour faire un
nouveau contrôle.
Comme les beaux-parents sont là,
nous pouvons partir tranquilles, les enfants auront quelqu’un pour les garder
le lendemain matin au cas où.
Arrivés à la maison de naissance,
le contrôle révèle que le col est ouvert à presque 2 doigts, mais il n’est pas
encore effacé. Voyant ma fatigue, la sage-femme me propose de calmer les
contractions avec un bain et du bryophyllum, ainsi que du magnésium. L’idée est
de pouvoir me reposer et de voir pour aider au déclenchement du travail après
quelques heures de sommeil. Elle nous laisse ensuite dormir et part dormir chez
une amie qui habite à 4 minutes de là. Mon mari dort un peu pendant que je
prends un bain pendant 45 minutes. Sortie du bain, je m’assoupis un peu, puis
les contractions deviennent un peu plus intenses. Le jeu ne s’est pas calmé.
Entre les contractions je me repose. Je finis par appeler la sage-femme,
puisque les contractions s’intensifient. A son arrivée, un peu avant 4 heures,
la situation n’a pas beaucoup changé. Elle me pose un veine-flow pour pouvoir
m’injecter la dose d’antibiotique que je dois recevoir en raison du résultat
positif au streptocoque B (deux injections nécessaires à 4 heures d’intervalle
juste avant l’accouchement). Elle me masse alors le sacrum avec des huiles essentielles
(girofle et palmarosa), puis décide pendant le contrôle de me décoller les
membranes pour que le travail commence vraiment à se déclencher. Elle craint
que je ne m’épuise sinon. Le décollement de la membrane est loin d’être
agréable, mais c’est rapide. Assez vite, les contractions s’intensifient. Ca y
est, nous y sommes ! Mon mari continue de dormir à côté sur un matelas
posé au sol et la sage-femme aussi. J’attends que les contractions soient
suffisamment douloureuses pour demander la présence de mon mari, pour qu’il
appose ses mains sur mon sacrum. Ça fait du bien. Vers 6h30, le
« vrai » travail semble s’être enfin mis en route. Les contractions
deviennent douloureuses, de plus en plus. A chaque fois, je respire de manière
profonde et complète. Cela m’aide à passer la vague de la contraction. Et puis
j’ai toujours un bon moment de répit entre chaque contraction, cela m’aide à
tenir pour la suivante. Ma respiration devient de plus en plus bruyante et les
contractions douloureuses. Vers 7h30, la sage-femme me propose de prendre un
bain pour accélérer le travail. Il lui semble que la naissance est imminente,
elle a même peur de ne pas avoir le temps de m’injecter la seconde dose
d’antibiotiques vers 8 heures. L’accouchement approche, cela me motive, car la
douleur est encore bien supportable. J’accepte pour le bain, sans plus de
conviction, mais si cela peut aider le col à lâcher complètement, cela en vaut
la peine. La deuxième sage-femme, qui aide pour la naissance est appelée
maintenant.
Après une petite période dans le
bain, les contractions deviennent très intenses, heureusement, les pauses sont
sans douleur et elles sont encore assez longues. A 8 heures, on m’injecte la
deuxième dose d’antibiotiques, finalement on aura eu tout le temps de le faire.
Ma respiration se transforme en râle à chaque contraction. La sage-femme me
propose d’expirer en soufflant plutôt qu’en râlant, mais cela devient
difficile. Entre deux contractions, elle décide de voir où en est le travail. A
son étonnement (elle ne le montre pas trop sur le moment), elle me dit que la
dilatation n’en n’est qu’à 5 environ (et encore, en exagérant un peu pour ne
pas me décourager). Elle me dit de rentrer dans l’accouchement, de tout lâcher,
de laisser le bébé venir. Elle propose aussi de percer la poche des eaux à la
prochaine contraction, car je risque de m’épuiser sinon. A la prochaine
contraction, elle perce la poche, ce n’est pas agréable, mais bon. Il me semble
que la douleur s’intensifie encore. Elle me dit que ce sont les douleurs de
l’accouchement, cela ne va plus s’intensifier maintenant…
La douleur devient vraiment
prenante, les râles se transforment gentiment en gros râles gutturaux. Depuis
que je suis dans le bain, mon mari me soutient en me tenant la main gauche,
c’est vital pour moi de sentir sa présence. Par contre, je ne souhaite pas
entendre de mots d’encouragement. Je sais que la naissance va passer par un
moment critique. Cela doit être et on ne peut rien encourager dans ce
processus. Il faut juste s’ouvrir, devenir ce passage pour le bébé. A chaque
contraction, je demande maintenant aussi de tenir la main de la sage-femme,
pour les dernières, les difficiles. A un moment donné, elle me dit que ça y
est, je rentre enfin dans l’accouchement, je suis moins alerte à ce qui se passe
autour, je vois moins bien. J’entends la sage-femme dire que le bébé est
maintenant passé par les épines sacrales, le rythme cardiaque du bébé s’est
affaiblit à un moment donné, puis il reprend normalement, c’est ce que je
comprends. Ce qui me rassure, c’est qu’à aucun moment donné je n’ai peur pour
le bébé. Il me semble entendre ses battements constants. Puis la sage-femme me
propose de sortir du bain pour l’expulsion, après la prochaine contraction ce
sera bon, il faudra sortir. Je suis d’accord de sortir, je n’avais plus très
envie de rester dans le bain, mais je crains la douleur. Tant pis, quand il
faut y aller… Je sors du bain avec l’aide de la sage-femme et de mon mari.
Je m’installe à quatre pattes
avec les bras posés sur une chaise maya. La sage-femme me propose plutôt un
ballon pour poser les bras, c’est plus agréable. Je pose les bras dessus et mon
mari me recouvre de ses bras depuis le côté opposé, c’est rassurant et cela
m’enveloppe. Ça fait du bien. La douleur devient maintenant différente, je sens
que je dois pousser, enfin. La poussée me paraît difficile, je demande qu’on
m’aide à un moment donné, mais je sais bien que la seule solution est de
continuer. Alors à chaque contraction je pousse tout mon possible, je sens le
bébé qui sort, puis revient un peu en arrière. Non ! Je ne veux pas un
retour en arrière, l’effort est trop difficile. Alors je pousse tout mon
possible et enfin, la tête passe, puis ensuite les épaules et le reste du corps
glisse au-dehors. Au total, 4-5 poussées, ce n’est pas trop encore. Le bébé
pleure gentiment dès son arrivée, pas de cris, mais juste un signal pour dire
« je suis là, tout va bien ». On m’aide à me retourner et je
m’installe, soutenue par mon mari, puis la sage-femme me pose le bébé sur le
ventre. Je ne vois pas bien son visage, mais quel bonheur, il est là. Puis on
voit que c’est un garçon, bienvenue ! Encore une contraction pour sortir
le placenta qui ne se fait pas prier. Et c’est la délivrance. Tout va bien, il
est complètement sorti (dans une position apparemment inhabituelle). Je vais
ensuite m’étendre sur le lit et le petit commence à téter, ce qu’il fera
pendant environ 1h30 à 2 heures, très bien déjà. C’est magnifique.
Par la suite, la sage-femme me
dit encore que le petit avait un cordon lâche autour du cou, raison pour
laquelle je n’ai pas pu accoucher dans l’eau, mais finalement c’était parfait
comme ça. Il est né à 10h21 ce mercredi 12 octobre 2016. Quel bonheur !
Notre pédiatre vient le voir vers 14h. Tout va bien, c’est parfait. Mon mari
repart en même temps qu’elle pour aller chercher nos deux autres enfants à la
maison. Après un long moment pendant lequel je profite de découvrir et de
sentir mon petit garçon près de moi, les enfants arrivent et découvrent avec
pudeur et timidité ce lieu de naissance et leur petit frère. Ils sont très
heureux de me voir aussi. Puis nous repartons tous ensemble à la maison. La
sage-femme viendra encore ce soir voir si tout va bien. Je descends les
escaliers et lorsque je vois la porte de sortie, l’émotion me vient. Nous
sommes cinq maintenant.